Article de Quentin Plantec, Benjamin Cabanes, Pascal le Masson, Benoit Weil.
Publié dans la revue : Research Policy

L’engagement académique avec l’industrie est un sujet qui a fait l’objet de nombreuses recherches. Cependant, la recherche s’est concentrée sur les universitaires dans les départements traditionnels, négligeant les contextes de recherche plus hybrides tels que la tendance croissante des étudiants en doctorat et de leurs superviseurs à s’engager dans des projets de recherche en collaboration avec l’industrie pendant leur formation. Pour combler cette lacune, cette étude explore l’engagement académique en début de carrière des étudiants en doctorat dans des projets de recherche collaborative entre l’université et l’industrie.

Elle se concentre en particulier sur l’orientation de la recherche et son association avec le rendement scientifique et inventif. S’appuyant sur le cadre de Stokes (1997), l’étude examine dans quelle mesure l’orientation de la recherche (recherche fondamentale, recherche appliquée et recherche fondamentale inspirée par l’utilisateur) est associée au rendement scientifique et inventif. L’étude est basée sur l’examen de 631 projets de doctorat en collaboration avec l’industrie achevés en France en 2018 dans le cadre d’un programme national (CIFRE).

Elle constate que les trois orientations de recherche sont associées à différents niveaux de rendement scientifique et inventif. Alors que la recherche fondamentale est l’orientation la plus courante dans l’échantillon, la plus rare, la recherche fondamentale inspirée par l’utilisateur, est associée au rendement scientifique et inventif le plus élevé.
En outre, l’étude met en évidence le rôle critique du goût des doctorants pour la science ou l’industrie (et le changement potentiel de ce goût au cours du projet) dans l’association entre l’orientation de la recherche et le rendement des projets.

Dans l’ensemble, cette étude met en lumière un domaine peu étudié de l’engagement universitaire et souligne l’importance de prendre en compte l’orientation de la recherche et le goût des étudiants pour la science ou l’industrie lors de la mise en place de collaborations entre l’université et l’industrie. Cette étude a des implications pour les directeurs de thèse, les doctorants, leurs partenaires industriels et les décideurs politiques.