Tournant dans une carrière, évolution professionnelle, changement de métier : autant de raisons de reprendre des études de longue durée. Un choix engageant basé sur plusieurs types de motivation, comme l’explique Stéphane Thion, directeur du programme Executive Doctorate of Business Administration (DBA) de TBS Education
L’objectif du programme, qui est un doctorat professionnel, est de doter les décideurs des compétences nécessaires pour naviguer efficacement dans l’environnement incertain et complexe des entreprises d’aujourd’hui. On n’apprend pas la dernière technique en vogue. Plutôt que de se concentrer sur les techniques éphémères, ce programme met l’accent sur la maîtrise de la méthode scientifique, une approche rigoureuse issue du milieu académique, qui se révèle tout aussi pertinente dans le contexte économique. Il s’agit donc de développer la pensée analytique, c’est-à-dire la capacité à poser une problématique, à conceptualiser, à collecter et à analyser des données, à évaluer les solutions possibles en prenant en compte les nombreux biais cognitifs. Cette compétence est aujourd’hui particulièrement recherchée par de nombreux recruteurs, comme le souligne le dernier rapport de Futur of jobs du Forum économique mondial. C’est la première compétence exigée pour les dirigeants d’aujourd’hui et un avantage concurrentiel certain sur le marché du travail.
Les promotions d’une quinzaine de personnes sont composées d’apprenants français, binationaux ou étrangers, en provenance de tous les continents. Ils sont enseignants, managers, dirigeants d’entreprise ou d’ONG, consultants et même personnalités politiques. Ils ont entre 30 et 50 ans, et un quart d’entre eux sont des femmes. Nous travaillons à aller vers davantage de parité !
Il est vrai que la durée du parcours, quatre ans, est longue. Les candidats doivent donc faire preuve d’enthousiasme et de résilience. Les motivations peuvent être de différents ordres : intrinsèques, répondant au besoin d’acquérir de nouvelles compétences, ou extrinsèques, répondant par exemple au besoin de se distinguer de ses compétiteurs ou d’accéder à une position plus prestigieuse.
Ces motivations s’expriment d’ailleurs différemment selon les âges : les plus jeunes viennent chercher un diplôme supplémentaire, c’est particulièrement vrai pour les personnes de culture anglo-saxonne ou moyen-orientale ; les plus âgés viennent acquérir une compétence supplémentaire. Une autre distinction de motivation peut être opérée selon les profils : les enseignants ont besoin de cette compétence pour asseoir leur légitimité, les consultants pour développer leur expertise et acquérir un avantage concurrentiel.
En définitive, la motivation intrinsèque se révèle souvent le meilleur moteur : c’est bien elle qui permettra au candidat d’aller au bout de ce projet personnel. En sortie de cursus, les apprenants sont unanimes : ils ont acquis bien plus que ce qu’ils avaient initialement anticipé.