Entraînement intensif et pragmatique à la direction générale d’entreprise élaboré par des dirigeants pour des dirigeants, le CPA repose sur une approche pédagogique expérientielle. Parmi les temps forts : l’organisation d’une mission économique. Laetitia Vidal nous raconte les coulisses du voyage de la promotion 2019, à Cape Town.

La mission économique en pratique

Lieu : Cape Town, Afrique du Sud

Date : du 16 au 22 octobre 2022

Thème  : « Nouvelles urbanités, nouveaux modes de construction”

Participants : 24 personnes dont 6 diplômés CPA Promo 2019

Laetitia Vidal, organisatrice de la mission économique CPA à Cape Town

Comment avez-vous choisi la destination de cette mission économique ?

Nous avons commencé à préparer cette mission en 2019 et choisi Shangaï comme destination. Nous avions le projet de travailler sur la thématique des villes intelligentes, des nouveaux modes de construction et de consommation. L’Asie offre un visage différent et inspirant. Mais la pandémie de Covid nous a contraints à reporter le projet. L’année suivante, nous avons envisagé d’aller au Japon, mais le pays a fermé ses frontières. Nous avons alors décidé d’adapter la thématique économique au pays qui nous accueillerait. Notre choix s’est porté sur l’Afrique du sud et sur le thème des nouvelles urbanités. Nous avons réussi à embarquer avec nous près de 20 chefs d’entreprise du secteur immobilier. Une vraie leçon de vie, car nous avons vécu une expérience exceptionnelle !

Comment avez-vous préparé cette mission ?

Pour concevoir la mission, la promotion CPA 2019 a monté une association dont je suis devenue présidente. Puis il s’est agi de définir le contenu de la mission, en utilisant les techniques du design thinking. En partant du client final -un groupe de chefs d’entreprise du secteur de l’immobilier- nous avons conçu un programme, en nous appuyant sur les compétences acquises, les enjeux de marketing, les finances… C’est une mise en application de tout le programme pédagogique du CPA !

Quels étaient vos objectifs ?

Il s’agissait d’embarquer à l’étranger des chefs d’entreprise, les convaincre de l’intérêt de la mission et leur donner envie de la financer ! Un autre objectif était de permettre à ces dirigeants qui, bien que travaillant dans le même secteur, ne se connaissent pas, se découvrent et nouent des relations. L’échange et la création de réseau sont à la base du CPA. Ce voyage est une vraie réussite d’équipe.

Que retenez-vous de l’Afrique du Sud ?

Nous avons vécu un véritable choc culturel. Les modes de vie sont très éloignés de notre façon de vivre européenne. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, l’apartheid est encore très présent. La classe moyenne est peu existante, en tout cas peu visible, on perçoit surtout la confrontation de deux classes sociales, riches d’un côté, pauvres de l’autre. Cette structuration a des conséquences sur l’urbanisme. Elle a donné lieu à la construction d’« estates », véritables villes fortifiées où vivent les plus riches, blancs, dans un total entre-soi. A l’extérieur, les pauvres, noirs, n’ont parfois aucun logement. Des bidonvilles jouxtent les immeubles les plus luxueux.

Cet urbanisme est source d’insécurité, un sentiment latent, et de violences, qui nous laissent démunis. Cape Town, c’est une ville « du magnifique et du terrible », avec une nature luxuriante, omniprésente et une pauvreté telle qu’on ne la connait pas dans nos sociétés européennes.

Comment avez-vous vécu votre immersion de plusieurs jours en Afrique du Sud ? Quel a été votre quotidien ?

Un voyage intense, de très tôt le matin à très tard le soir. Nous avons eu la chance d’être accompagnés pendant deux jours par un architecte sud-africain, qui nous a permis de visiter un « estate ». Du fait de l’insécurité contre laquelle on nous a mis en garde à maintes reprises, le groupe est resté ensemble pour toutes les sorties. Nous sommes allés de découverte en découverte, urbanistique, culturelle, culinaire, viticole… Un subtil mélange bien dosé qui a fait la réussite du voyage !

Quels enseignements avez-vous tiré de ce voyage ?

Une plongée dans une société très éloignée de la nôtre. Nous avons beaucoup échangé sur la différence entre nos priorités -écoconstruction, biodiversité, économie d’énergie – sur lesquelles nous sommes ambitieux et qui sont à mille lieues des préoccupations des sud-africains. La RSE est à peine émergente en Afrique du Sud.

Quels ont été les moments forts ?

La synergie du groupe s’est créée bien au-delà de nos espérances ! A 24, on aurait pu imaginer la création de sous-groupes, ce qui n’a pas été du tout le cas. J’aurais beaucoup de moments forts à raconter, comme ce périple en side-car des années 70 avec bonnets en cuir et lunettes, conduits par des pilotes sud-africains, jusqu’au Cap de Bonne- Espérance. Ou encore une excursion en catamaran, où nous attendaient les baleines d’un côté, les otaries de l’autre. Et puis un concert donné par les musiciens amateurs du groupe, face à un coucher de soleil depuis Table Mountain. C’était magique !

Vous avez organisé cette mission avant d’y participer. Direz-vous qu’elle constitue un moment fondateur pour vous ?

Elle a en tout cas été l’aboutissement d’un travail de trois ans. Les retours de participants sont élogieux, c’est valorisant ! Les participants CPA ont piloté toute l’organisation, à commencer par « vendre » la mission à ceux qui ont participé au voyage. Nous avons été accompagnés par l’agence toulousaine A propos spécialisée dans les voyages de groupe et experte en urbanisme et immobilier. Nous avons réussi cette mission en équipe. Pour ma part, j’ai beaucoup travaillé avant… et lâché prise pendant !

Et la suite ?

La mission était tellement fantastique que l’on organise en mars prochain une soirée « retour du Cap », autour d’une réflexion sur la contribution sociétale et environnementale de ce voyage, avec l’aide d’un cabinet spécialisé. On a envie de se retrouver, d’échanger, nous sommes tous très en attente de ce moment.