Entretien avec ToulEco de notre directrice, “l’une des six femmes qui dirigent les plus grandes écoles de commerce.”
Propos recueillis par Isabelle MeijersCrédit photo : Rémy Gabalda – ToulÉco.
En octobre 2019, Stéphanie Lavigne était nommée directrice générale de la Toulouse Business School, rebaptisée TBS Education. Détails de la feuille de route de l’une des six femmes qui dirigent nos plus grandes écoles de commerce.
Stéphanie Lavigne, vous venez de renommer l’école TBS Education. Quel signal envoyez-vous avec ce changement d’identité ?
Adoptée en avril 2021, cette nouvelle appellation correspond à la formalisation de notre raison d’être. Nous voulions donner un sens fort à tous les collaborateurs et professeurs de l’école. Or notre dénominateur commun est l’éducation et la formation. Nous sommes partis de ces mots de Mandela : « L’éducation est l’arme la plus puissante que l’on puisse utiliser pour changer le monde. »
Aujourd’hui, dans un monde de plus en plus complexe, nous avons mis au cœur de notre projet la formation d’une génération de jeunes capables de prendre des décisions en citoyens éclairés dans le cadre d’un modèle économique soutenable et durable. Nous portons d’ailleurs l’ambitieux projet de société à mission.
Nous avons intégré de nombreux cours sur les questions environnementales, humaines, sociétales, climatiques ou géopolitiques. C’est une demande qui nous vient non seule-ment des étudiants mais aussi des entreprises dont le modèle économique est bouleversé par ces facteurs.
De plus, la dernière appellation de Toulouse Business School ne reflétait pas notre dimension internationale avec nos quatre campus, celui de la Ville rose mais aussi ceux de Barcelone, Casablanca et Paris. D’où les initiales conservées TBS et l’ajout d’Education pour exprimer notre mission première.
Vous avez placé au cœur de votre plan stratégique 2021-2026 un axe fort de développement autour du bien-être pédagogique. Comment cela se traduit-il ?
Nous voulons remettre l’étudiant au centre du village, notamment ses conditions d’apprentissage. Nous avons travaillé sur une question fondamentale : Qu’est-ce qui rend un professeur et son enseignement mémorables ? De nombreuses expérimentations sont en cours dans ce sens.
L’une d’elles a fait appel à l’humour. Nous avons ainsi invité un comédien américain de stand-up Sammy Obeid pour rescénariser plusieurs de nos cours. Nous avons remporté pour ce projet le prix de la Meilleure Stratégie d’Innovation parmi une centaine de business schools mondiales.
Le bien-être des étudiants passera aussi par l’accueil dans des campus complètement nouveaux à Toulouse, Barcelone et Casablanca.
Nous avons réfléchi à des conditions de travail optimisées avec, à Toulouse, des salles multi-espaces immersives, modulaires, de coworking, un fablab et des locaux dédiés aux associations.
Pouvez-vous nous en dire plus sur ces campus qui doivent voir le jour ?
Opérationnel en 2025, le campus de Toulouse, dont nous serons propriétaires, représente un investissement de 130 à 140 millions d’euros. D’une surface de 35.000 m2, il pourra accueillir 7000 étudiants contre 6000 aujourd’hui.
Ce nouveau bâtiment remplacera le petit palais des sports à côté du centre Pierre Baudis, donc nous restons en cœur de ville. Nous regrouperons en son sein tous nos sites toulousains actuels, éparpillés à la fois en centre-ville et à Quint-Fonsegrives. Conçu par l’architecte Francisco Aires Mateus, ce bâtiment « NoWatt » de sept étages, au design moderne en briques blanches, sera, pour partie, végétalisé, et doté d’un puits de jour central et d’un rooftop.
Une grande salle réceptive polyvalente occupera le sous-sol. À Barcelone, nous nous déplacerons en septembre 2022 dans un quartier dédié à l’innovation, dans un bâtiment neuf plus grand, de 20.000 m2, adossé à une résidence étudiante de 700 lits.
Enfin, à Casablanca, où la demande de formation de la population africaine est forte, nous prévoyons un nouveau campus pour 2023.