Eva Melix-Lastapis, Associée chez Time For The Planet

Pourriez-vous vous présenter ? 
Quel est votre parcours et quelle est votre carrière professionnelle ?

Je m’appelle Eva Melix, des HLM aux grandes études, j’ai intégré TBS Education en PGE après une classe préparatoire littéraire (hypokhâgne-khâgne). 

J’ai un double diplôme en Stratégie & Innovation. Après 2 ans d’alternance en RSE, je me suis lancée dans l’entrepreneuriat engagé avec la création de l’ONG Oddyssée avec laquelle j’œuvre pour les 17 Objectifs de Développement Durable (projets de solidarité internationale, incubateur d’initiatives, atelier de sensibilisation pour enfants)

En moins d’un an nous avons été repérés par l’ONU qui a félicité notre travail. 

C’était quoi, votre alternance ?

Cheffe de projet RSE à la Direction Régionale Aquitaine Nord de Enedis (distributeur d’électricité français). J’alternais donc entre Mérignac (période entreprise) et Toulouse (période école)

Mes missions : 
repenser la politique RSE régionale en adaptant les recommandations du national aux problématiques locales. 
gestion de projets engagés : économie circulaire (upcycler 1 tonne de VIM usés), sensibiliser (former nos 1000 salariés à la Fresque du Climat)

J’avais une proposition d’emploi à l’issue de mon alternance que j’ai déclinée car j’avais envie de me lancer dans une aventure entrepreneuriale. Je suis très curieuse, créative et dynamique : je voulais découvrir de nouveaux horizons. 
Qu’est-ce que l’alternance a changé pour vous ? (Une anecdote, une embauche, un réseau, un déclic…)
L’alternance a été une renaissance.
Issue d’une famille monoparentale très modeste, ma vie étudiante a été plutôt difficile. 

• je cumulais les jobs étudiants avec le rythme très soutenu de prépa
• malgré mon admission à TBS Education, j’ai failli abandonner car je n’arrivais pas à obtenir de prêt pour financer la 1^re année d’école (heureusement mon professeur s’est porté garant)
• à mon arrivée à Toulouse j’ai vécu en Cité au Mirail car aucun autre propriétaire n’acceptait mon dossier et il était trop tard pour avoir une chambre au Crous
• je n’arrivais pas à remplir le frigo donc j’allais aux resto du cœur en 1^re année d’école

Situation très critique donc. 

Mais, heureusement, dès le Master 1 j’ai pu entrer en alternance. Et là, ce fut une délivrance sur le plan financier. Je pouvais tout à fait subvenir à mes besoins. Mieux encore, en 2 ans j’ai réussi à mettre assez de côté pour rembourser mon prêt à peine sortie d’école. Cela a été une grande opportunité qui a changé ma vie.

Je pouvais enfin avoir des loisirs et partager des moments avec mes camarades sans anxiété. Et puis mes jobs étudiants n’empiétaient plus sur mes études car le temps était très bien réparti : 1 semaine en école, 3 semaines en entreprise. 

 Je précise que Enedis me rémunérait très bien : il y a une vraie politique de soutien aux alternants (aide au transport, logement, salaire très correct, etc). 

D’autre part, cette expérience de 2 ans a été très professionnalisante. J’ai découvert la vie d’entreprise, été accompagnée par trois managers différents, réalisé des projets stimulants, acquis de solides compétences et savoir-être. Les alternants ont une maturité très appréciée par les recruteurs. 

Auriez-vous un conseil à donner aux personnes qui hésitent à se lancer dans l’alternance ?

N’hésitez plus, foncez ! 

Cette expérience vous donnera un vrai coup d’avance :

• connaissance du fonctionnement réel d’une entreprise avec cette immersion de longue durée 
• montée en compétences accélérée au vu de vos responsabilités
• vérification de votre choix d’orientation pro en allant sur le terrain
• soulagement économique : possibilité d’épargner pour commencer le remboursement de votre prêt tout en ayant une vie étudiante très active
• plus-value sur le marché du travail