• Statut : Diplômés
  • Pays actuel : France

Pourriez-vous vous présenter ?
Quel est votre parcours et quelle est votre carrière professionnelle ?

J’ai intégré la division Horlogerie & Joaillerie de la maison Chanel en Master 2 comme apprentie au Service-Client. Je suis restée quelques mois ensuite en CDD à l’atelier de réparation horlogère. J’ai ensuite décidé de prendre un premier virage et d’intégrer la maison Tiffany & Co en tant que Conseillère de Vente. Je voulais « faire du floor » et j’ai adoré ça. J’avais enfin quitté mon PC et je pouvais me déplacer, être au contact du produit que j’aimais et échanger avec des personnes très différentes toute la journée. Et surtout, je découvrais le frisson du challenge commercial que je ne soupçonnais pas chez moi.

Une opportunité s’est présentée très rapidement ensuite. J’ai été recrutée pour diriger le showroom parisien d’une créatrice de robes de mariée. Au bout d’un an à peine, une autre maison m’a débauchée pour prendre la direction de leur petite boutique parisienne qui devait être rapidement redressée. J’ai connu là mon premier vrai succès professionnel et j’ai été promue à la direction de leur Flasghip parisien où j’ai passé un an. La lourdeur du management d’une équipe de douze personnes m’a éloignée de ce que j’aimais dans mon travail.

J’ai pris la décision de partir et d’engager les changements qui me rendraient heureuse. Et, pour ce faire, je me suis formée à la couture et j’ai ouvert ma propre boutique de robes de mariée, Douce Mariage, à Lyon. Je travaille maintenant d’une façon qui me convient, en organisant mon temps comme je l’entends et en choisissant mes collaborateurs.

C’était quoi, votre alternance ?

Mon Master 1 s’est déroulé au sein d’un sous-traitant d’Airbus au département commercial où j’occupais le poste d’Assistant Chef de Projets Marketing.

J’ai ensuite réalisé mon Master 2 en alternance au sein de la maison Chanel comme Assistante Chef de Projets au Service Client de la Division Horlogerie & Joaillerie.

Mes missions étaient directement liées à celle de ma Responsable qui mettait alors en place un Service Client au sein de la Division Joaillerie ayant vocation à mieux former les conseillers de vente, à mieux exposer à la clientèle la démarche de Service Client Chanel et enfin à mieux encadrer l’Après-Vente. Pour l’accompagner dans ces projets, j’ai essentiellement développé des outils marketings, visuels et web, travaillé sur le rédactionnel associé aux nouvelles lignes directrices du Service Client, suivi le travail de nos différents concurrents et contribué à former les conseillers de vente de la place Vendôme.

Qu’est-ce que l’alternance a changé pour vous ?

L’alternance, je la vois comme un « booster » de carrière à différents niveaux.

L’apprentissage m’a d’abord permis de réaliser un gain de temps précieux. A 24 ans je manageais 12 personnes, une surface de vente de 600m2 et un Chiffre d’Affaires de plusieurs millions d’euros. Mais ce qu’il y avait de plus intéressant là-dedans, c’était de m’apercevoir dès ce moment-là, encore très « jeune » pour le marché de l’emploi, que ce style de vie professionnelle ne me convenait pas. Avec l’agilité et la liberté d’une jeune pro (autant au niveau travail qu’au niveau personnel), tout était alors possible !

L’apprentissage a aussi été une vraie carte de visite. Et je le comprends encore mieux aujourd’hui en tant qu’employeur. La maturité professionnelle acquise dans l’apprentissage fait une radicale différence entre deux profils. Pour une TPE comme la mienne par exemple, recruter une personne qui a déjà éprouvé sa personnalité dans le travail, qui a déjà validé son projet professionnel et sa capacité à évoluer en entreprise fait une très grande différence.

L’apprentissage c’est aussi, je l’ai vécu, une « autorisation de se tromper » et une opportunité pour rediriger le tir de son début de carrière. J’ai pu me tester dans l’aéronautique et m’apercevoir de mon erreur d’aiguillage pour ensuite changer de stratégie. Un apprenti dispose d’un droit à l’échec et à la mauvaise orientation qu’on ne tolère pas chez un jeune cadre. Pour un alternant, changer de projet, c’est tout à fait envisageable. Et cela peut se faire simplement et avec un minimum de conséquences. Rompre un CDI, c’est une tout autre histoire.

Auriez-vous un conseil à donner aux personnes qui hésitent à se lancer dans l’alternance ?

Rien n’est définitif dans un parcours professionnel.

J’ai eu la chance d’apprendre ça par moi-même et aussi au contact de personnes qui ont eu le cran de renoncer à l’étiquette d’un métier ou de faire le deuil de longues années d’études pour s’autoriser à être plus épanoui dans un autre parcours professionnel. Il est quasiment impossible de savoir à 20 ans ce qu’on fera pour le reste de sa vie professionnelle L’alternance est une occasion unique de se tester, soi !

Ce sera aussi l’occasion de savoir quel type d’entreprise vous convient, dans quelle relation managériale vous vous épanouissez et si vous êtes fait pour ce à quoi vous vous destinez a priori.

L’alternance est un grand saut en avant mais avec un minimum de risque.

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